Dessine-moi un wesh

Débat intéressant soulevé plusieurs fois sur les réseaux sociaux, notamment suite à cette vidéo

A la base, même en dehors du milieu Cosplay/Otaku/Harajuku, le « wesh« , anciennement « wesh wesh« , encore plus anciennement « racaille » c’est un individu entre 15 et 25 ans, souvent issu des cités, souvent habillé en survêtement ou au pantalon en bas des fesses, au langage peu châtié à base de pénétration anale et de prostitution, et surtout, qui va chercher à provoquer toute personne lui paraissant en position de vulnérabilité.
Le wesh se trouve principalement au pluriel: il se déplace en bande car c’est bien connu, le QI, ça s’additionne. On peut parfois tomber sur des spécimens isolés, mais le wesh a besoin de public et d’une position de force.
En bref, quand le wesh est seul, il ferme sa gueule.

Cependant, de plus en plus, on assiste à des abus de langage dans la communauté et toute personne de moins de 30 ans qui va provoquer, insulter ou agresser un(e) fan de culture japonaise (ou appartenant à toute autre communauté « underground ») sera automatiquement qualifié de wesh.

Mais le wesh, c’est qui?

Derrière ce terme se cachent des idées pas toujours avouables de racisme et de classisme (discrimination basée sur la classe sociale), voire d’élitisme.
Le stéréotype du wesh est encore et toujours le jeune désoeuvré qui crache par terre dans sa ZUP ou ailleurs, en survet’-baskets-casquette-capuche, d’origine africaine, qui « finira au chômage ou serveur chez MacDo » parce qu’il ne peut pas faire mieux. Ce même stéréotype véhiculé par les médias que nous haïssons pour leurs raccourcis faciles.
Vous voyez le problème?

Je vais vous donner un autre élément de réponse.

Pour parler de mon expérience personnelle et de celle de personnes avec qui je suis en contact, les auteurs de ces regards-insultes-agressions ne sont pas systématiquement « issus de milieux défavorisés », « avec des origines », « musulmans », « bougnoules », « insérez-ici-expression-politiquement-correcte« .

Je n’ai certainement pas le même vécu que la jeune fille de la vidéo étant donné que je dois avoir pas loin d’une dizaine d’années de plus, je n’ai donc plus à subir de moqueries au collège ou au lycée, donc le contexte diffère quelque peu.
Sans prétendre avoir fait d’étude statistique exacte, parmi les personnes qui m’ont agressé verbalement ou physiquement, il n’y avait aucune origine ethnique ou sociale dominante. J’ai même envie de dire que la plupart de ces imbéciles avaient plus l’air de sortir de LOL* que d’Intouchables. Pourtant j’habite un quartier dit populaire et je passe bien plus de temps à Barbès qu’au fin fond du 16e.

(*que j’ai pas vu et que je n’ai pas envie de voir)

De mon côté, ce ne sont plus les ados qui s’en prennent à moi, mais des adultes sensés être réfléchis et matures, souvent mêmes pères et mères de famille. Des gens bien propres sur eux, le genre de personne à s’excuser quand il dit merde, qui va au bureau tous les jours, paye ses impôts et va voter. Enfin surement, je ne sais pas…
Bref, l’individu raisonnable qui n’est plus motivé par le désir de provoquer, de chercher des limites ou par la colère de l’adolescence. Pourquoi? La peur de l’inconnu, de la différence? On parle parfois de la jalousie d’être coincé dans un monde routinier, mais est-ce vraiment le cas?

Aucun d’entre eux n’a été capable d’apporter une réponse quand je leur ai posé la question…

Alors mesdemoiselles, mesdames, messieurs, whatever, avant de généraliser, réfléchissez deux secondes et pensez que c’est exactement ce pour quoi nous nous en prenons plein les dents dehors. Regardez bien les gens qui vous insultent, vous risquez d’être surpris.
Voilà, je sais c’est un gros enfonçage de portes ouvertes,mais ceci fait écho à quelques belles âneries que j’ai pu lire dernièrement.

2 réflexions sur “Dessine-moi un wesh

  1. Bonjour ! ça faisait bien longtemps que je n’avais plus commenté ici !

    Je vois bien l’objet de l’article, ayant eu la vidéo à passer sur mon fil d’actualité FB, et entendu maintes et maintes fois des récits de ces dérangements.
    Tu présentes ici le wesh d’après des critères physiques et sociétaux, mais il me semble de plus en plus que les terme « wesh » est associé plus qu’autre chose à une manière de se comporter, de s’exprimer.
    Mais tu n’as pas tord, les individus agressés se sentent catégorisés, victimes de préjugés, et catégorisent à leur tour leurs agresseurs. On est dans un cycle absurde et sans fin. Le critiqué critique, et les préjugés vont bon train. Merci de mettre le doigt sur ces imbécilités.

    Après, d’un point de vue général, je n’ai jamais compris ce qui poussait quelqu’un à déranger/critiquer/violenter quelqu’un d’autre, et je crois que je ne le comprendrais jamais…

    • Haha, ravie de lire tes commentaires à nouveau :p
      Oui c’est vrai, le terme a bien évolué, j’ai failli m’emmêler en écrivant l’article. J’ai failli dire qu’en fait maintenant ça ne voulait plus rien dire. Ca me fait penser au « kévin », d’abord utilisé dans le milieu des jeux videos puis sur tout Internet, qui est devenu par la suite kéké et qui se trouve maintenant aux oubliettes…
      N’étant plus dans le milieu ado je suis un peu a la bourre niveau langage.

      Enfin comme tu le dis, la stigmatisation reste là.

      De rien, je pensais qu’une petite mise au point était nécessaire.

      Je crois que c’est peine perdue. C’est si facile de faire chier les gens quand on est en position de force et qu’on sait que personne va se bouger pour défendre sa victime…

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